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Le prix des terrains a triplé en 8 ans, celui des maisons doublé

Adossé à l’Agorah, l’Observatoire des transactions immobilières et foncières a publié hier, commune par commune, le prix moyen des transactions en 2011. La crise financière a stoppé la spirale inflationniste enregistrée depuis les années 2000 mais accéder à la propriété à la Réunion coûte, souvent, plus cher que dans l’Hexagone.

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50 euros le m2 à Salazie, 350 euros à Saint-Denis : ces deux chiffres extraits du tableau des prix moyens des transactions en 2011 illustrent la pression foncière qui pèse toujours sur de nombreuses communes de l’île. Même si la bulle immobilière a explosé avec la crise financière de 2008, acheter un terrain à la Réunion ou s’offrir une maison exige de solides ressources financières. Depuis 2009, le montant des transactions a bien chuté de 10 à 15% en moyenne, mais cet ajustement est anecdotique comparé aux hausses spectaculaires constatées entre 2000 et 2008. Sur cette période, le prix du foncier a triplé, celui des maisons individuelles et des appartements doublé.

L’étude publiée hier par l’Observatoire des transactions immobilières, une structure qui dépend de l’Agorah, croise les données de la chambre des notaires avec celles la direction générale des finances publiques. Autant dire que le panorama dressé dans les différentes communautés d’agglomération est presque exhaustif. Sur les terrains à bâtir, le nord de l’île pulvérise, sans surprise, tous les records.

À l’instar de Saint-Denis, le prix du m2 s’est traité au-dessus des 300 euros à Sainte-Marie en 2011. Dans cette micro-région, il faut se rendre à Sainte-Suzanne pour trouver des terrains où les tarifs tombent sous la barre des 200 euros. Il y a deux ans, l’acquisition d’une parcelle se négociait autour de 104 000 euros dans cette localité contre près de 450 000 euros dans le chef-lieu. Dans l’Ouest, dénicher un lopin de terre abordable relève aussi de l’exploit.

À Saint-Paul, l’Observatoire évalue à 290 euros le prix moyen du m2. En 2011, les meilleures affaires se sont conclues à Saint-Leu et à la Possession (entre 180 et 225 euros le m2). Pour ceux qui sont prêts à défricher de nouveaux territoires, Trois-Bassins offre un excellent rendement : 75 euros le m2, 41 000 euros environ la parcelle. Imbattable.

Entre 360 000 et 400 000 euros la maison à Saint-Paul

Ce qui est valable dans l’Ouest l’est également dans le Sud. Les prix diffèrent énormément d’une commune à une autre : Saint-Joseph, Saint-Philippe, Petite-Ile, Saint-Louis restent des zones abordables. À l’inverse, des villes comme Saint-Pierre, les Avirons, l’Entre-Deux sont de moins en moins attractives financièrement. Seule la micro-région est demeure, en fait, capable de proposer sur le marché des produits défiant toute concurrence. À condition, bien sûr, de renoncer à Saint-Benoît et Saint-André, deux communes où les prix se sont envolés au cours de ces 10 dernières années. À la Plaine-des-Palmistes, Sainte-Rose ou Bras-Panon, le prix du m2 valait entre 110 et 125 euros en 2011. À ce tarif devenir propriétaire peut donc encore s’envisager.

Le tableau de l’Observatoire passe aussi au crible les transactions dans l’immobilier et établit, selon la même méthode, un classement entre les différentes intercommunalités. L’examen des transactions requiert un minimum de sang-froid. Dans l’ancien comme dans le neuf, Saint-Paul surclasse les autres municipalités. Les cotations pour une maison oscillent entre 360 000 et 400 000 euros. Les spéculations autour de la cité balnéaire de Saint-Gilles n’expliquent pas tout : les acquisitions se font à des prix très élevés dans d’autres quartiers moins huppés de la ville. Dans l’ancien, toujours, l’Entre-Deux, l’Étang-Salé, la Possession se distinguent aussi par la cherté des biens disponibles. Dans sa synthèse, l’Observatoire souligne qu’une maison se vend très rarement en dessous de 150 000 euros, sauf sur certains secteurs très ciblés (Saint-Philippe, Sainte-Rose, le Port), ainsi que dans les cirques et les plaines.

Avec un prix intermédiaire dans l’ancien autour de 207 000 euros, l’achat d’une maison à la Réunion est supérieur de 10 000 euros à la moyenne nationale, un chiffre qui exclut toutefois l’Ile de France et la Corse. Mais à ce rythme notre département se rapproche davantage du niveau des transactions enregistré dans l’Aquitaine que dans le Limousin ou le Forez…

Florent Corée source clicanoo.re

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